Vous est-il jamais arrivé de... ?
Vous est-il jamais arrivé de vous retrouver à une soirée entouré de gens qui n’avaient rien de très intéressant à dire ? Que des banalités... comme un texte récité par coeur que l’on vous ressasse par pilotage automatique ?
Ou pire, des gens tellement pris par leur propre discours qu’ils en oublient à qui ils s’adressent, et s’engagent dans un espèce de monologue aussi peu palpitant qu’un rapport financier ?
On est tous passés par là : piégé par quelqu’un à un événement, qui nous parle d’une chose sans queue ni tête, ou dans un jargon si compliqué que lui seul peut se comprendre... avec chiffres à l’appui, et qui surtout aime le son de sa propre voix... et à qui on est obligé d’esquisser un sourire poli...
Comment vous sentez-vous dans ces cas-là ? Quand écouter quelqu’un devient presque un travail en soi ?
Une envie nous démange alors...celle de nous retrouver n’importe où plutôt que là...
Eh bien, dites-vous que c’est exactement comme cela que votre public réagit lorsque vous leur parlez de votre association... A force de faits et de détails, le tout sans émotion, sans fil conducteur, bref sans histoire réelle à laquelle se rattacher...
Pourquoi votre public vous écouterait-il ? Qu’est-ce qui le motiverait à s’attarder sur vous et sur votre association ?
Pour le savoir, il faut pouvoir prendre du recul... et se demander : « qu’est-ce qui fait que là, j’accroche, que là j’ai envie d’écouter, de connaître la suite ? » et aussi percevoir les moments où l’on perd les pédales, où tout devient confus et compliqué à suivre, pour ne pas dire tout simplement ennuyant à mort...
L’histoire démarre-t-elle sur des chapeaux de roue ou au contraire tout en douceur en vous amenant gentiment vers son intrigue ? Les personnages sont-ils attachants ? Vous souvenez-vous d’eux ? Quel détail les rend mémorables dans votre esprit ? Et surtout, est-ce une histoire que vous avez envie de partager ?
C’est bien là tout l’art du storytelling.
Le secteur privé l’a compris depuis longtemps... On ne compte plus le nombre d’histoires inventées de toutes pièces, que l’on rattache à des produits ou des marques... de positionnement pour se différencier des concurrents, de valeurs que l’on confère à ces produits ou ces marques, de concepts et d’images auxquels on essaie de les associer, sans quoi, ils ne seraient finalement que de simples produits de consommation...
Pourquoi le non-marchand, qui véhicule de vraies valeurs, ne s’investit-il donc pas davantage dans le storytelling ? Et à côté de quoi passe-t-il ?
C’est ce que nous allons voir dans ce cahier...
Concrètement, vous retrouverez dans ce document :
- les objectifs visés
- un constat sur le storytelling dans le non-marchand.
- des astuces et conseils en storytelling
- des exemples de communication utilisant le storytelling
Quelques pistes pour lancer le débat
- Pourquoi les initiatives d’utiliser le storytelling à des fins de sensibilisation sur des questions de société ne viennent-elles pas davantage des associations ?
- Alors que le storytelling est devenu un moyen de communication de toute première importance, une telle méconnaissance de cette technique dans le monde associatif ne pose-t-elle pas question ?
- Si le non-marchand ne prend pas sa place en matière de storytelling, le monde commercial ne risque-t-il pas de prendre la main et d’imposer sa vision des enjeux sociétaux ?
- Le terme « sensibiliser » ne fait-il pas par nature appel à l’émotion plutôt qu’à la raison ? Pourquoi dans ce cas ne pas oser le storytelling ?
- En storytelling, une histoire doit simplement être vraisemblable et donc pas forcément véridique... Cela n’est-il pas une porte ouverte au mensonge ? Où est la frontière, la ligne à ne pas franchir ?
- Si le storytelling permet de faire baisser la vigilance du public, devenu plus passif, cela n’est-il pas finalement une technique de manipulation comme une autre ? Si oui, en tant que parents, est-ce que nous manipulons aussi nos enfants à chaque fois que nous leur racontons une histoire ?
- Saint Nicolas, Père Noël, Les trois petis cochons, le Petit Chaperon rouge... supercherie ou porte ouverte à l’imaginaire et aux rêves ?
- En politique, le storytelling n’est-il pas aussi un moyen de détourner l’attention des électeurs en leur racontant par exemple des anecdotes ou des histoires personnelles plutôt superficielles au lieu de débattre d’enjeux importants ?
- Une marque peut-elle être le fer de lance d’un sujet sociétal ? Peut-elle aider à faire changer les mentalités ? Cela n’est-il pas dérangeant en soi ?
- Le féminisme peut-il être un levier rentable pour les marques ?
- Le danger du storytelling n’est-il pas d’apporter de la confusion entre fiction et réalité au point de désinformer, voire de tromper, d’affoler les citoyens ?